Votre syndicat vous alerte depuis plus de dix ans sur le risque de disparition pure et simple de nos EHPAD. La volonté des pouvoirs publics de faire rentrer dans le giron centralisé du sanitaire ces établissements médico-sociaux très divers, gérés par plus de 2000 organismes, se concrétise davantage d’année en année. Le retour aux hospices menace de plus en plus.
Episode en cours, le nouveau décret 2019-714 concernant le médecin coordonnateur, paru au Journal Officiel du 6 juillet 2019 ; les phrases en italique en sont des citations :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038730185&categorieLien=id
Les médecins coordonnateurs peuvent maintenant « effectuer des propositions diagnostiques et thérapeutiques, médicamenteuses et non médicamenteuses » après avoir « coordonné la réalisation d’une évaluation gériatrique ».
Mais surtout, ils peuvent « intervenir pour tout acte, incluant l’acte de prescription médicamenteuse, lorsque le médecin traitant ou désigné par le patient ou son remplaçant n’est pas en mesure d’assurer une consultation par intervention dans l’établissement, conseil téléphonique ou téléprescription ».
On reconnaît bien le modèle hospitalier ! L’interne de garde reçoit le patient, l’examine de la tête aux pieds, formule des propositions, et prescrit en attendant que le patron puisse (souhaite ?) le faire lui-même.
Vous savez comme moi que certains médecins traitants ont peu de goût pour le suivi des personnes âgées, surtout si elles vivent en EHPAD! Et vous connaissez les difficultés de circulation et de stationnement dans les régions « riches » en médecins traitants, ainsi que les difficultés à obtenir des visites dans les régions dites sous-dotées.
Combien de médecins traitants vont-ils se déclarer « pas en mesure d’assurer une consultation » et renoncer à leur patientèle en EHPAD, avec la bénédiction des autorités, et des universitaires qui considèrent que « la personne âgée polypathologique polymédiquée doit être soignée par des gériatres » ?
Combien de médecins coordonnateurs vont-ils accepter de soigner – bénévolement, puisqu’aucun accroissement de leur temps de travail n’est prévu – un nombre croissant de résidents ?
Enfin combien de personnes âgées vont-elles perdre l’une de leurs dernières libertés, celle de choisir leur médecin traitant ?
Je vous invite à venir réfléchir avec nous sur ces questions lors du 2ème congrès des âges et du vieillissement. Bonne nouvelle, les tarifs préférentiels sont prolongés jusqu’au 15 juillet ! Le formulaire d’inscription est là et le code de réduction est toujours SNGIE19.
Cordialement,
Renaud Marin la Meslée